Immortelle, un regard sur la peinture figurative en France, 2025
C’est dans la rue, avec ses amis d’enfance, que Gaétan Vaguelsy a débuté son parcours artistique, en pratiquant d’abord le graffiti sauvage à la manière d’un sport extrême. Les trajectoires entre deux mondes, de l’art urbain à l’école des Beaux-Arts, sont exceptionnelles et difficiles, car il s’agit d’absorber de nouveaux codes en plus d’un savoir théorique et pratique. Grâce à son acharnement, Gaétan Vaguelsy parvient à intégrer les Beaux-Arts de Montpellier, le MO.CO. Esba dont il est diplômé en 2019 avec les félicitations du jury.
L’apparente banalité des scènes qu’il peint à l’huile – de jeunes gens qui se baignent, qui épluchent un melon ou respirent une rose blanche – contraste avec l’élégance de leur pose, de leur mise et de leurs gestes. Comme Kehinde Wiley, Gaétan Vaguelsy octroie à ses modèles une majesté, parfois raide et incongrue, inspirée de l’art du portrait royal et aristocratique. Ses toiles témoignent d’une connaissance profonde de la peinture ancienne, à laquelle il se réfère par touches subtiles mais nombreuses, qu’il met au service de l’exaltation d’une jeunesse héroïque et plurielle, animée d’un souffle de promesses et de vie.
Numa Hamboursin